« Photographie, procédés, conservation, diffusion » essai de Luce Lebart publié dans Dictionnaire Mondiale de l’Image, sous la direction de Laurent GERVEREAU, paru chez Nouveau Monde éditions, 2006, 1118 p., ISBN 9782847361858. 

 
Extrait :
"Pour ce dictionnaire totalement inédit, il a fallu opérer des choix souvent très difficiles. Et, avec un comité de pilotage issu des cinq continents, les entrées sont volontairement de natures diverses. Vous trouverez ainsi zones géographiques, thèmes, genres, supports, périodes... Les mots d'ouverture se révèlent permutables : «cinéma (décor)» ou «décor (cinéma)». Alors, parfois nous avons rassemblé (photographie) et parfois nous avons cherché à disséminer (cinéma). Tout se fait en réseau par une pensée évolutive en mouvement où chaque auteur apporte sa pierre, les textes se complétant les uns les autres.
Sans aucune exhaustivité, naturellement impossible, des points de focalisation variés sont mis en avant (tantôt la gravure, tantôt la peinture ; tantôt l'Afrique, tantôt l'Océanie). Ils permettent une lecture transversale. Alors, plutôt que de faire l'inventaire de la question «érotisme» sur tous les continents, par exemple, nous avons décidé de traiter particulièrement cet aspect pour l'Islam ou l'Afrique, parce que cela nous semblait éclairant et original, en omettant des pays aussi essentiels à ce sujet que la Chine et le Japon. En revanche, avec des biais différents (cinéma, bande dessinée, estampes, poils...), Chine et Japon sont évoqués aussi sous cet angle. Il s'agit donc d'un travail prismatique destiné à éveiller les curiosités.
Il innove résolument en privilégiant les questions d'influences et de circulations d'images. Plutôt que de traiter simplement l'impressionnisme, mouvement déjà très repéré, ce dernier est expliqué dans les rapports peinture-photographie. Autre exemple, les tapis sont pensés comme de véritables vecteurs de civilisation dans le temps et dans l'espace, et pas seulement commentés de façon décorative avec un point de vue abusivement national.
Enfin, nous avons toujours eu la volonté de respecter le lecteur en lui apportant des repères de base. À la question «quels savoirs essentiels sur un sujet ?», les plus grands spécialistes ont accepter de répondre. Nous les avons laissés libres de modes d'approche et de «tons» variés. Et, sauf quand cela n'avait pas de sens pour le sujet, ils ont dégagé une dizaine de dates-clefs pour que chacun puisse s'orienter : voilà ce dont nous avons besoin aujourd'hui dans cette ère de l'accumulation indifférenciée de l'information.
Un tel livre est donc une précieuse base de savoirs jamais rassemblés. Il est aussi, toujours, une invitation à découvrir, à aller plus loin."
Laurent Gervereau